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Journée de l’audition : prenez soin de vos oreilles !
5 millions de Français souffrent de troubles auditifs. L’audition, un enjeu de santé publique majeur, mais qui reste le parent pauvre des suivis de santé.
Nous sommes le jeudi 13 mars, date de la Journée nationale de l’audition. L’occasion de mettre en lumière les troubles auditifs, car ils concernent 5 millions de Français. “Le capteur de l’audition, qui se situe dans l’oreille interne, est très sensible à un grand nombre d’agents vulnérants. indique le Professeur Cécile Parietti-Winkler, professeur d’ORL à la Faculté de médecine de Nancy et praticien dans le service ORL du CHRU de Nancy, médecin référent pour les pathologies de l’oreille. En particulier, des agents que l’on retrouve dans l’environnement. A commencer par le bruit. C’est ce que l’on appelle la surstimulation sonore”.
Le bruit dans le cadre du travail
La surstimulation sonore fait référence à tous les bruits avec une intensité trop forte, au-delà de 85 décibels. “On les rencontre dans le milieu du travail, en particulier dans les usines ou la sidérurgie. Des moyens de prévention sont d’ailleurs mis en œuvre dans le cadre de la médecine du travail. Cela est encadré par une législation qui s’appelle la directive bruit”. Une grille d’intensité sonore permet de déclencher des actions variables : signaler le bruit, limiter le bruit à sa source, fournir des protecteurs individuels contre le bruit aux salariés, etc.
Le bruit dans le cadre des loisirs
Ces bruits trop forts sont également rencontrés dans le contexte du loisir. “On supporte beaucoup mieux le bruit quand il nous fait plaisir que quand c’est dans le cadre du travail, souligne le Professeur Parietti-Winkler. Cela concerne particulièrement la musique amplifiée dans les boîtes de nuit et salles de concert”. Sont aussi concernés le sport automobile ou la chasse, domaines dans lesquels les oreilles sont également exposées au bruit. Vigilance également concernant le port d’écouteurs. “Le but n’est pas d’interdire ces pratiques. Mais il faut sensibiliser. Lorsque vous êtes à un concert ou en discothèque, ne vous mettez pas à côté des basses. Toutes les heures et demie, allez faire une pause dehors et laissez souffler vos oreilles. Le port de bouchons antibruit est utile et adapté dans ce genre de situations”.
Un processus irréversible
Lorsqu’il y a trop de bruit, les cellules situées dans l’oreille interne meurent et ne sont pas remplacées. “Les pertes sont irréversibles. La surdité est constituée et on ne peut plus rien faire pour revenir en arrière une fois qu’elle est là”. C’est là qu’intervient la solution de l’appareillage auditif. Les troubles auditifs touchent toutes les générations et continuent de progresser. “Le problème actuellement, ce qu’on l’on ne conçoit pas de faire la fête sans mettre les décibels à fond. En conséquence, on assiste à un vieillissement précoce de l’audition. Il n’est pas rare d’observer des pertes auditives chez des personnes de 50 ans qui présentent une audition équivalente à une personne de 70 ans”.
Des conséquence sur la qualité de vie
L’exposition régulière à des niveaux sonores dangereux a des conséquences allant au-delà de la surdité. “Lorsqu’il y a surdité, cela s’accompagne souvent d’acouphènes. Ces derniers peuvent être très mal tolérés et entraîner une dégradation de la qualité de vie”. On peut également constater des troubles de la concentration et une certaine fatigabilité. “Les personnes atteintes de surdité doivent faire un effort supplémentaire pour écouter et pallier ce déficit. Cet effort d’écoute augmente le poids cognitif consacré à l’écoute”.
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