La mobilisation du secteur culturel prend de l’ampleur. Partout à travers la France, des collectifs se forment pour tirer la sonnette d’alarme face aux coupes budgétaires.
Après avoir subi une baisse de 100 millions d’euros en décembre, le ministère de la Culture a annoncé une nouvelle coupe de 50 millions d’euros pour son budget de 2025. De quoi réveiller une colère sourde qui gronde depuis de nombreux mois chez les professionnels du secteur culturel.
Gel du Pass culture
La suspension du Pass culture, notamment, a été un véritable coup de massue. Ce dispositif permet de financer des actions culturelles dans les établissements scolaires. “Les discours politiques considèrent la culture selon des critères économiques, s’indigne Ariane Lipp, directrice adjointe du Théâtre de la Manufacture à Nancy. On observe un changement de philosophie en France.Avant, la culture était considérée comme indispensable et comme un bien commun auquel tout le monde pouvait avoir accès. Ce bien commun est en train de devenir un bien matériel considéré selon des critères de rentabilité. Ce qui amène à une déconsidération du secteur culturel”. Autre inquiétude pour le secteur : la réforme du RSA, entrée en vigueur en janvier. Elle instaure notamment quinze heures d’activité obligatoires par semaine pour les bénéficiaires.
Un tournant depuis la crise sanitaire
Les professionnels du secteur culturel dénoncent l’incertitude et le manque de visibilité. Leur malaise s’est amplifié depuis la crise du Covid-19. “Pendant la crise sanitaire, nous avons été jugés comme non-essentiels, soupire Ariane Lipp. Cette mise à l’écart nous a fait beaucoup de mal psychologiquement”. Depuis la sortie de la crise, l’inflation a fortement impacté les structures qui ont dû baisser leur budget d’activité en parallèle de la hausse du budget de fonctionnement. C’est pourquoi aujourd’hui, la mobilisation du secteur culturel prend de l’ampleur. Partout en France des collectifs “Culture en lutte” se forment à l’initiative des acteurs du secteur culturel pour tirer la sonnette d’alarme. Un collectif a récemment vu le jour en Lorraine. “Le collectif rassemble des syndicats de salariés et d’employeurs, mais il est également ouvert aux personnes non-syndiquées, ainsi qu’aux spectateurs”.
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